[Horodateur rue du Plâtre]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0740 FIGRPTL0169 10
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 18 x 24 cm (épr.)
description Inscription(s) sur l'image : "Lyon Parc Auto a le plaisir de vous offrir une image de l'artiste Gérard Collin-Thiébaut, oeuvre originale grâce à la date et l'heure d'émission de votre ticket de stationnement. Douze de ces images vous donneront 'L'Ascension du Christ' du Pérugin et peut-être l'envie de voir cette oeuvre au Musée des Beaux-Arts de Lyon".
historique Lyon Parc Auto joue le ticket art. Gérard Collin-Thiébaut, lui, joue du paradoxe. Et "Lyon Figaro" joue le jeu de cette démarche insolite en offrant à ses lecteurs la possibilité de conserver l'oeuvre ainsi réalisée. Quel rapport entretiennent Pietro di Cristoforo Vannucci, dit Le Pérugin, et Gérard Collin-Thiébaut ? Ils sont tous les deux artistes. Et si cinq cents ans les séparent, un tableau les unit. D'un côté, un tableau du Quattrocento, de l'autre un artiste contemporain. Faisant office de go between et de mécène, la société Lyon Parc Auto. Rêsultat : une opération de relations publiques originale pour les uns, un geste artistique pour l'autre. Et, pour tous, l'occasion de jongler entre art ancien et art contemporain. De retrouver l'esprit d'enfance et d'éprouver son esprit critique. Depuis [le 11 septembre 1991], les automobilistes de la Presqu'île, quais du Rhône exceptés et abonnés itou, ont la surprise de découvrir un texte sibyllin sur leurs horodateurs familiers, et de voir imprimé au dos de leur ticket de stationnement le fragment d'un tableau ancien. Mis en place dans la nuit dans près de cent horodateurs, quelques 450.000 tickets dispersent les quatorze morceaux de L'Ascension du Christ du Pérugin revu par Gérard Collin-Thiébaut. Un tableau qui appartient à la collection du Musée des Beaux-Arts de Lyon. Un artiste ludico-conceptuel qui expose en ce moment à la galerie Vernay-Carron. Quand Gérard Collin-Thiébaut et Art Entreprise sont venus proposer à Lyon Parc Auto cette rencontre inattendue du ticket et de l'art, le roi des parkings clean a sauté sur l'occasion. Après avoir demandé à des artistes comme Dan Flavin, Viallat, Buren, Kosuth... de participer à une première mondiale qui introduit l'art contemporain dans les parkings, voilà Lyon Parc Auto qui, le temps de la Biennale d'art contemporain, le met dans ses horodateurs. Pourquoi Gérard Collin-Thiébaut a-t-il jeté son dévolu précisément sur cette oeuvre italienne, au demeurant un des fleurons du musée ? Parce que l'art ancien est pour lui nourriture quotidienne et qu'il lui plaisait à l'occasion d'une Biennale d'art contemporain de montrer de l'ancien. Peut-être aussi est-ce sa manière à lui de soulever quelques questions, mine de rien, sur les rapports qu'on entretient avec l'art. Concernant, par exemple, la lecture du tableau et la croyance répandue qu'une oeuvre ancienne est toujours plus facile à comprendre qu'une oeuvre contemporaine. Concernant la représentation. Avec jeu de mot qui vous fait passer du contemplatif au spéculatif et aux méthodes de diffusion de l'art actuel... Ludique et critique, tel est Collin-Thiébaut. A vous de voir si vous désirez ou non entrer dans son univers de dérision. Source : "Le Pérugin par Gérard Collin-Thiébaut en quatorze images" / [Nelly Gabriel] in Lyon Figaro, 11 septembre 1991, p.19.
note bibliographique "Gérard Collin-Thiébaut ou l'imagier facétieux" / N.G. [Nelly Gabriel] in Lyon Figaro, 11 septembre 1991, p.22. - "G. Collin-Thebaut joue aux petits soldats à la galerie Verney-Carron" in Le Progrès de Lyon, 4 septembre 1991.

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